Archives pour la catégorie Actualité Théâtre

LETTER TO A MAN

Le journal d’un fou qui aimait l’humanité…

Baryshnikov, Wilson, Nijinski… Voilà trois noms évocateurs, trois maîtres dans leurs disciplines qui laissent présager un bijou théâtral dans le bel écrin de l’Espace Pierre Cardin devenu salle principale du Théâtre de la Ville depuis le début des travaux, place du Châtelet. Voilà donc un seconde collaboration entre le grand danseur devenu acteur, Mikhail Baryshnikov et le grand metteur en scène Robert Wilson déjà à l’honneur cet automne avec le Berliner Ensemble (Faust et L’Opéra de Quat’sous). Après l’inoubliable The Old Woman où le danseur brûlait les planches aux côtés de l’acteur américain William Dafoe, il s’empare cette fois-ci, seul sur scène, du journal intime de son maître absolu, Vaslav Nijinski et demande à son ami Bob Wilson d’user de sa baguette magique pour dessiner les contours de la personnalité troublée de cette légende du ballet russe. Continuer la lecture de LETTER TO A MAN

ILIADE / BRISÉE

Laurence Campet redonne vie à Briséis l’oubliée

Après avoir mis en scène « Wolfgang » du grec Yannis Mavritsakis il y a deux ans à l’Atalante, Laurence Campet continue à entretenir ce lien particulier et presque viscéral que la Grèce lui inspire. Après avoir donc défendu une écriture contemporaine, elle décide de nous plonger à sa manière dans la poésie épique et lyrique d’Homère, dans le récit de l’Iliade…  Continuer la lecture de ILIADE / BRISÉE

LA DOUBLE INCONSTANCE / RENÉ LOYON

René Loyon en maître du sentiment amoureux

René Loyon, acteur de temps à autres, ancien co-animateur du Théâtre Populaire de Lorraine, ancien directeur du CDN de Franche Comté et aujourd’hui formidable metteur en scène de la compagnie RL monte pour la deuxième fois La double inconstance de Marivaux. Comme à chacune de ses mises en scène qu’il s’agisse de Molière, de Sarraute, d’Homère ou de Vinaver, il réussit avec élégance à nous faire entendre et comprendre chaque mot et chaque situation de ce grand classique. Sylvia et Arlequin croient s’aimer mais cet amour naissant va se trouver contrarié par les manipulations du Prince (amoureux de Sylvia) et de ses alliés. Dans un décor feutré propice à la confidence, toute la subtilité de la mise en scène de René Loyon et la justesse des acteurs vont excellemment mettre en lumière les enjeux de l’intrigue. Le Coryphée a rencontré René Loyon, histoire d’en savoir plus sur cette dernière création et sur l’Atelier RL, un collectif unique en son genre qui réunit quotidiennement des comédiens professionnels.  Continuer la lecture de LA DOUBLE INCONSTANCE / RENÉ LOYON

FESTIVAL DES OPÉRAS TRADITIONNELS CHINOIS

L’Opéra Chinois à l’honneur à Malakoff

L’Occident a peut-être les textes théâtraux et la dramaturgie, tandis qu’en Orient on monte toujours les mêmes textes sur la scène mais leur patrimoine artistique se situe dans l’art de l’acteur, dans la façon de dire et non pas dans ce qui est à dire. Autrement dit, les occidentaux répondent à la question «comment écrire le théâtre», , et les orientaux montrent «comment jouer au théâtre», ce qui a particulièrement séduit de grands dramaturges du théâtre européen. Continuer la lecture de FESTIVAL DES OPÉRAS TRADITIONNELS CHINOIS

SEULAUMONDE

Première pièce de Damien Dutrait, Seulaumonde et une plongée en apnée au cœur de l’humain et du sensible. Une écriture fine, qui s’attarde à déceler l’émotion et qui, paradoxalement, prend en gravité à mesure qu’elle explore les petits riens de la vie. Nelson-Rafael Madell, pour qui ce monologue à trois personnages à été écrit, avance comme un funambule des mots sur la corde raide de ce texte dense qui nous remue par la simplicité des questions qu’il pose, livrant une vérité brute, nue, qui résonne avec celle, intime, de tout-à-chacun.

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FINIR EN BEAUTÉ

Pièce en un acte de décès…

Finir en beauté de Mohamed El Khatib est autre chose qu’un spectacle, c’est une plongée dans l’intimité profonde et troublante d’un fils qui est tout à la fois le témoin et l’acteur de la fin de vie de sa mère, atteinte d ‘un cancer. Ce fils c’est bien Mohamed El Khatib lui-même ni plus ni moins qui à l’origine avait eu l’idée d’enregistrer des entretiens avec sa mère pour questionner sa langue maternelle (l’arabe) et son possible passage à la langue théâtrale mais le décès de cette dernière va précipiter cette recherche vers un chemin plus large, celui du « que restera t’il de nous ? », de cette relation mère-fils…  Continuer la lecture de FINIR EN BEAUTÉ

DAMIEN DUTRAIT NOUS PARLE DE SEULAUMONDE

Monologue pour un comédien et trois personnages, Seulaumonde est la première pièce de Damien Dutrait. L’histoire est celle d’un jeune homme que la mort a fauché dans un accident d’avion. Parti trop tôt, Seulaumonde résiste ; ne veut pas partir. Au moment où il doit vraiment le faire, s’engage un bras de fer entre lui et la mort. Il ne peut s’en aller comme ça en laissant derrière lui son père et sa mère à qui il n’a pas parlé, à qui il n’a pas dit les choses importantes. Et surtout en laissant son amour, là, de l’autre coté de la porte. Seulaumonde est un texte d’une extrême finesse touchant droit au cœur, où l’urgence de rattraper les petits rien de la vie qu’on a laissé filer, nous bouleverse par la justesse de ce que ce bonheur qu’on ne cesse de chercher nous aveugle, tant il est là, sous nos yeux. Damien Dutrait nous parle du processus d’écriture et de création de ce texte qui sera présenté au Théâtre de Belleville à Paris du 6 au 22 novembre prochains.

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ON ACHÈVE BIEN LES ANGES (ÉLÉGIES)

À Aubervilliers, dans son magnifique antre, Bartabas et le Théâtre Zingaro reprennent pour ce début de saison, leur toute dernière création, On achève bien les anges (Élégies), une féerie poétique comme sait si bien les concevoir le maître du théâtre équestre, créée en juin 2015 au festival des Nuits de Fourvières à Lyon. Continuer la lecture de ON ACHÈVE BIEN LES ANGES (ÉLÉGIES)

CAUBÈRE À L’ATHÉNÉE

Ferdinand n’a pas vieilli…

Lorsque l’acteur, désormais mythique, Philippe Caubère remet un pied sur la scène c’est forcément un événement. Et un événement de taille : redonner pendant un mois et demi La Danse du Diable, son premier et incroyable seul en scène et Le Bac 68, la réinvention de l’un des épisodes de L’homme qui danse. Il choisit de remonter sur la scène du beau théâtre de l’Athénée qui lui a souvent porté bonheur et qui sort tout juste de sa rénovation flamboyante. Dans son sillage, il embarque Clémence Massart, l’une de ses inspiratrices, ex-compagne de vie et toujours de route du comédien, qui rejoue quand à elle L’ Asticot de Shakespeare, dans la toute nouvelle salle haut perchée de l’Athénée. Continuer la lecture de CAUBÈRE À L’ATHÉNÉE

L’OPÉRA DE QUAT’SOUS

« Les mendiants mendient, les voleurs volent, les putains font les putains… »

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, revoilà réunis sur le plateau du Théâtre des Champs-Elysées (mais toujours dans la saison du Théâtre de la Ville) deux grands monuments du théâtre : Bob Wilson, le metteur en scène américain, maître du formel et le Berliner Ensemble, la fameuse troupe allemande créée par Bertolt Brecht dans les années 40. Et cette fois-ci, ça tombe bien, puisque c’est L’Opéra de Quat’sous, l’une des œuvres majeures du dramaturge allemand que Robert Wilson choisit de redonner. Continuer la lecture de L’OPÉRA DE QUAT’SOUS