ALLOSAURUS [même rue, même cabine]

Recherche Suzanne désespérément…

Le saviez-vous ? L’ Allosaurus Fragilis est un dinosaure ayant vécu il y a 150 millions d’années en Amérique du Nord et en Europe… La cabine téléphonique est aussi une sorte de dinosaure, une espèce beaucoup plus récente certes mais qui a elle aussi complètement disparue. Pour celles et ceux qui l’ont connue, une sorte de rituel accompagnait son usage :  s’y introduire et s’y enfermer en rabattant les deux portes vitrées, décrocher le combiné, introduire sa carte  prépayée avec ses unités, composer le numéro et dire « Allo… ». Voilà déjà le décor planté d’un objet nostalgique que les comédiens de la compagnie F.R.U.I.C vont investir. Trois personnages vont se croiser, chacun dans leur solitude, chacun cherchant à joindre quelqu’un d’autre à travers le combiné de cette cabine téléphonique qui devient en quelque sorte leur confessionnal. Un homme cherche à joindre sa fille disparue, une femme un peu fantasque appelle des anonymes au hasard et tombe sur une Suzanne qu’elle tentera de joindre à nouveau ; un homme travesti appelle sa mère en maison de retraite qui semble perdre la boule et le confond systématiquement avec son frère… Ces trois destins vont s’entrecouper, se répondre, se reconnaitre  dans une quête d’amour entre espoir et désillusion…

Continuer la lecture de ALLOSAURUS [même rue, même cabine]

Partager :

FacebookTwitterTumblr


CABARET DE L’EXIL / FEMMES PERSANES

Je suis moi, je suis femme, je suis monde.

Et voilà le troisième volet des Cabarets de l’exil entamés par Zingaro en 2021. Après s’être consacré à la culture yiddish puis irlandaise, c’est aux femmes persanes que le célèbre théâtre équestre dirigé par le non moins célèbre Bartabas s’intéresse. Et plus précisément ce sont les femmes afghanes, iraniennes, celles qui se battent pour leur liberté, celles qui résistent, qui se révoltent que ce spectacle va invoquer par le prisme d’une culture ancestrale… Zingaro nous propose une plongée dans les racines d’un peuple nomade, le peuple scythe fondé sur le matriarcat et où les folles chevauchées étaient tout autant l’apanage des femmes que des hommes. Parler des femmes d’hier pour montrer le combat de celles d’aujourd’hui, voilà la belle promesse de ce nouvel opus où Zingaro va tenter de  se réinventer…   Continuer la lecture de CABARET DE L’EXIL / FEMMES PERSANES

Partager :

FacebookTwitterTumblr


L’ÉCHAPPÉE

L’irrésistible socquette légère de Cyril Fragniere 

Autant le dire d’emblée, des spectacles qui tournent autour du sport et encore plus autour du vélo et du cyclisme sont quasiment inexistants sur la scène théâtrale contemporaine. Voilà donc un sacré défi que s’est lancé le comédien Cyril Fragniere en dévoilant une partie essentielle de sa vie au théâtre La Flèche. De son enfance à sa vie d’adulte, il va nous raconter le rapport magnétique et viscéral qu’il entretient avec ses vélos successifs jusqu’à vouloir comme son père participer lui aussi à des courses cyclistes et pourquoi pas un jour au Tour de France comme ses idoles… Il va nous raconter ce rêve né dan sa prime jeunesse à travers un destin hors du commun. Et au milieu de tout ça : ses joies, ses doutes, ses remises en question, ses accidents… Continuer la lecture de L’ÉCHAPPÉE

Partager :

FacebookTwitterTumblr


LE MISANTHROPE


Le siècle où nous sommes… 

Il n’est nullement nécessaire de résumer une fois de plus l’essence d’une des pièces les plus emblématiques de l’auteur le plus célèbre du théâtre français. Plongeons donc immédiatement dans la proposition que la compagnie RL, à travers son metteur en scène René Loyon, nous offre sur le plateau du 100ecs. Il faut dire au préalable que René Loyon n’en est pas à sa première création d’un classique et encore moins à celle d’un Molière ; rappelons même que la compagnie RL fut nommée à la cérémonie des Molières pour son formidable Dom Juan. Et le moins qu’on puisse dire c’est que René Loyon manie comme personne l’art de faire entendre le texte, de faire résonner puissamment le propos. Son Misanthrope ne va pas déroger à la règle. 

Continuer la lecture de LE MISANTHROPE

Partager :

FacebookTwitterTumblr


MAIN DANS LA MAIN

Nous serons si bien main dans la main 

Main dans la main c’est l’histoire de deux hommes que le destin n’aurait probablement jamais réuni tant leur personnalité et leurs univers semblent à l’opposé. Paul est un fêtard, un épicurien qui multiplie les conquêtes masculines et l’assume pleinement en passant en particulier par une application de drague simple et terriblement efficace lorsqu’il s’agit de chercher un coup d’un soir. Manu, lui, est un vrai corse à peine débarqué dans la capitale ;  il est à mille lieues d’assumer son attirance pour les hommes, plus proche de l’hétéro normé que de l’homo outé. Et c’est cette fameuse application qui va les réunir une nuit.

Malgré leurs mondes respectifs qui s’entrechoquent, ils parviennent à se trouver comme par enchantement. C’est surtout Paul, surpris lui-même de ce qui lui arrive, qui va laisser peu à peu Manu entrer dans sa vie… Seulement voilà, l’orage gronde et menace ce couple fragile. La volonté insistante de Manu à aspirer à une vie commune et stable va effrayer Paul qui précipite leur séparation. La pièce débute au moment où un acte homophobe les précipite à l’hôpital et va servir de déclencheur pour nous conter leur histoire… Continuer la lecture de MAIN DANS LA MAIN

Partager :

FacebookTwitterTumblr


CÉLIA ROSICH dans LA LOI DE MURPHY

Le Coryphée est allé à la rencontre de Célia Rosich, comédienne et réalisatrice, qui interprète avec talent le rôle de Juniper Shepard dans La Loi de Murphy au Théâtre Paris-Villette.

Il est des spectacles qui ne ressemblent à aucun autre. que ce soit par leur parti pris ou par leur atmosphère : La loi de Murphy en fait définitivement partie. Plus qu’un spectacle, c’est une expérience, une aventure théâtrale unique en son genre, à la croisée des chemins. Après Pangolarium, le duo de metteurs en scène et d’auteurs Nicolas Liautard et Magalie Nadaud proposent le second épisode de cette épopée fantastique qui trouve sa principale  inspiration  dans le cinéma, comme celui de David Lynch.

Cet opus se situe 13 ans en arrière où nous suivons un couple Juniper et Alistair ; une écrivaine à succès et un chercheur en génétique. Mais des visions étranges viennent envahir l’esprit de Juniper et vont l’entrainer dans un monde où la frontière entre fiction et réalité semble s’évanouir pour laisser place à de mystérieux phénomènes et à une remise en question totale de leur vie de couple. La loi de Murphy plonge encore davantage dans les méandres d’un univers terrifiant où les laboratoires génétiques deviennent les maitres du monde… Grâce à une mise en scène jouissive et intelligente ; grâce à un incroyable dispositif d’écran géant et à son décor atypique mais surtout grâce au jeu très fin, quasi cinématographique des acteurs, La loi de Murphy nous embarque instantanément dans un voyage fantasmagorique et vertigineux.

Célia Rosich, comédienne de théâtre mais aussi actrice au cinéma comme dans le film d’Eric Judor désormais culte Problemos, en est à sa sixième collaboration avec Nicolas Liautard. Elle incarne ici avec beaucoup de justesse et de profondeur le rôle de Juniper. Elle nous en dit un peu plus sur la genèse de ce spectacle fantastique dans tous les sens du terme. Continuer la lecture de CÉLIA ROSICH dans LA LOI DE MURPHY

Partager :

FacebookTwitterTumblr


MARÉE HAUTE

Alors chacun est reparti dans le tourbillon de la vie…

Deux mondes. Deux identités que tout semble opposer. Deux conceptions de la vie incompatibles. George, une parisienne élégante et lettrée, rencontra dans sa prime jeunesse dans le Morbihan, Gauvin, un marin breton à l’apparence bourru et au parler franc. Cette relation très charnelle à la base était prédestinée à ne pas durer et puis, malgré la distance et leurs vies ailleurs, quelque chose d’inexplicable qu’on pourrait appeler amour va réunir ces deux-là de manière réguiière en l’espace de trente ans. Cette histoire c’est celle de Les vaisseaux du coeur, un roman autobiographioque de Benoîte Groult écrit en 1988. Josiane Pinson, comédienne,, metteuse en scène et autrice qu’on a pu admirer dans les formidables Psycause(s), prend le parti et le pari d’interpréter cette histoire d’union à priori impossible en la faisant fondre dans le corps et l’esprit de George. Elle va alors nous la raconter via le prisme de cette femme libre et courageuse qui traverse le temps et ses émotions comme on traverserait un océan avec ses tempêtes et ces moments de plénitude… Continuer la lecture de MARÉE HAUTE

Partager :

FacebookTwitterTumblr


MARCEL

La vraie vie 

Il y a quelques temps, Christophe Honoré, cinéaste et metteur en scène de théâtre nous livrait un joli bijou Du côté de Germantes avec la troupe de la Comédie Française. Mais on ne peut pas vraiment dire que Marcel Proust soit si régulièrement ou si intensément monté au théâtre que cela. L’ adaptation de ses romans, de son style inimitable, de ses chefs d’oeuvres absolus et intemporels de la littérature française, demandent une profonde réflexion. Car on ne touche pas à Proust impunément… La proposition qui nous est faite dans l’immense Théâtre 13ème Art sort des sentiers battus aussi bien par ses protagonistes que la scénographie qui la compose. Sur scène deux immenses talents vont lire les mots de l’auteur dans ce qu’on pourrait appeler une lecture mise en espace. D’une part l’inégalable Françoise Fabian, actrice mythique, ayant tourné avec Louis Malle, Rohmer, LeLouch, Demy ou encore avec Michel Deville qui vient à peine de nous quitter. À la télévision, on a pu la voir récemment dans l’excellente série Dix pour cent. Et d’autre part, Oxmo Puccino, rappeur et slameur franco-malien qui manie la langue française et le flot comme personne ; on le surnomme le « Black Jacques Brel » pour vous donner un idée de son talent et de son débit percutant. Continuer la lecture de MARCEL

Partager :

FacebookTwitterTumblr


LE DERNIER JOUR DU CONDAMNÉ

La vie st une phrase interrompue

Cet aphorisme de Victor Hugo pourrait presque résumer à lui seul l’un des chefs d’oeuvre d’un des plus grands écrivains du monde, Le dernier jour d’un condamné. Dans ce roman de 1829, nous pénétrons dans une cellule de prison et dans la tête d’un homme qui va nous délivrer chaque page de son journal intime, comme une autobiographie, écrite durant les vingt-quatre dernières heures de son existence. Il raconte ce qu’il a vécu depuis le verdict de son procès jusqu’au moment de son exécution, soit environ cinq semaines de sa vie. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde passée compte et le rapproche de l’inévitable sentence. Juste avant que ne pénètrent prêtre, huissier, geôlier pour l’emmener vers cette interruption de vie… Sans préciser ni l’identité du condamné ni la nature de son crime, le livre évoque les peurs de cet homme qui se retrouve seul devant son destin et parle également de son espoir et de sa famille, de sa fille, sa femme et sa mère… Ce sont ses entrailles qu’il met en lumière, son for intérieur, sa souffrance, son amour de la liberté ou sa crainte de la mort. Victor Hugo en fait un personnage si intense, si fascinant, si aimable, si puissant par sa pensée que son incarnation sur une scène de théâtre demande à l’interprète de se transcender pour donner vie à ses mots…  Continuer la lecture de LE DERNIER JOUR DU CONDAMNÉ

Partager :

FacebookTwitterTumblr


UNE LEGENDE À LA RUE

Le pays fantôme de Sara

Janvier 2013,  le triple assassinat de la rue Lafayette : 3 kurdes, 3 femmes assassinées pour leurs convictions, pour leur combat. Dans un appartement parisien :  2 femmes, Florence Huige, comédienne et metteure en scène et son amie Samia regardent ce drame à la télévision. Parmi les victimes, une femme aux cheveux orange vif, elles la reconnaissent : c’est Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), de son nom de combattante Sara. Elles l’ont rencontrée 14 mois plus tôt au coin d’une rue, esseulée, fatiguée, intriguée avec sa valise et son sac en plastique remplis de ce qu’il reste de sa vie. Elle leur parle du danger qu’elle court, de ce monde qui vacille, les met en garde… Cette rencontre inhabituelle aurait pu rester dans l’oubli s’il n’y avait pas eu ce terrible assassinat. Alors Florence Huige va enquêter, s’interroger et interroger les autres… Qui est réellement cette femme, quel est ce peuple kurde ? Quelle peut être son histoire ? Quel lien entre cette femme à la rue et cette femme retrouvée morte dans un salon ? Ces questionnements et le fantôme de Sara qui la hantent désormais vont emmener Florence Huige jusque sur un plateau de Théâtre pour partager comme une nécessité absolue la fabuleuse et tragique histoire de cette légende à la rue et tenter de lui « redonner son identité »…

Continuer la lecture de UNE LEGENDE À LA RUE

Partager :

FacebookTwitterTumblr


AU COEUR DU SPECTACLE VIVANT