Bertolt Brecht: DIE DREIGROSCHENOPER
Musik von Kurt Weill
Hier: Vorstellung vom 13.09.2012 im Berliner Ensemble
Regie, Buehne, Lichtkonzept : Robert Wilson
Musikalische Leitung, Korrepetition: Hans-Joern Brandenburg, Stefan Rager
Kostueme: Jacques Reynaud
Dramaturgie: Anika Bardos, Jutta Ferbers
Licht: Andreas Fuchs
Geraeusche: Joe Bauer
Besetzung:
Jonathan Jeremiah Peachum, Chef einer Bettlerplatte: Juergen Holtz
Celia Peachum, seine Frau: Traute Hoess
Polly Peachum, ihre Tochter: Johanna Griebel
Macheath, Chef einer Platte von Strassenbanditen: Christopher Nell
Brown, Polizeichef von London: Axel Werner
Lucy, seine Tochter: Anna Graenzer
Jenny: Angela Winkler
Filch, einer von Peachums Bettlern: Marko Schmidt
Macheaths Leute, Straßenbanditen:
Trauerweidenwalter: Ulrich Brandhoff
Muenzmatthias: Martin Schneider
Hakenfingerjakob: Boris Jacoby
Saegerobert: Winfried Goos
Jimmy: Dejan Bucin
Ede:  Joerg Thieme
Smith, Konstabler: Uli Plessmann
Kimball, Pfarrer: Heinrich Buttchereit
Huren:
Vixer: Marina Senckel
Alte Hure: Ruth Gloess
Dolly: Ursula Hoepfner-Tabori
Betty: Anke Engelsmann
Molly: Gabriele Voelsch
Der reitende Bote: Gerd Kunath
Eine Stimme: Walter Schmidinger
 
© MuTphoto/ Barbara Braun
Tel.: +49(0)177/2944802
e-mail: bb@mutphoto.de

L’OPÉRA DE QUAT’SOUS

« Les mendiants mendient, les voleurs volent, les putains font les putains… »

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, revoilà réunis sur le plateau du Théâtre des Champs-Elysées (mais toujours dans la saison du Théâtre de la Ville) deux grands monuments du théâtre : Bob Wilson, le metteur en scène américain, maître du formel et le Berliner Ensemble, la fameuse troupe allemande créée par Bertolt Brecht dans les années 40. Et cette fois-ci, ça tombe bien, puisque c’est L’Opéra de Quat’sous, l’une des œuvres majeures du dramaturge allemand que Robert Wilson choisit de redonner.

L’Opéra de quat’sous, lui-même tiré d’une oeuvre du 18ème siècle, L’Opéra des gueux de James Gay, conte sur un fond de critique sociale, les turpitudes de Mackie Masser, un chef de gang, opposé au roi des mendiants, Monsieur Peachum qui a fait de la mendicité un véritable commerce. Ce dernier va voir sa haine décuplée lorsqu’il va découvrir que sa propre fille, Polly, s’est mariée avec son ennemi juré ! Les textes et les chants sont admirablement mis en musique par Kurt Weill, grand ami de Brecht.

Le grand Bob s’empare donc de cette fable sociale et l’amène comme il sait si bien le faire dans son propre univers. L’alchimie opère naturellement car la mouvance expressionniste dans laquelle Brecht s’inscrit doublée de la fameuse distanciation siéent parfaitement au créateur d’images et de tableaux qu’est Bob Wilson. La première partie du spectacle en est une démonstration flagrante avec ses lumières bleutées, ses prostituées semblant sortir d’un cabaret berlinois ou du film l’Ange bleu. Jusque-là rien d’étonnant, il use des artifices semblables à certaines de ses créations comme dans Lulu de Frank Wedekind pour recréer une ambiance pesante et noire.

Mais à partir de l’Acte II, le spectacle s’illumine !
D’abord avec une scène chez les prostituées dont les silhouettes sont magnifiquement découpées par des lumières plus chaudes et surtout avec l’introduction du burlesque qui rend les scènes de poursuite et d’arrestation du bandit Mackie absolument délicieuses et furieusement drôles. D’autant qu’elles rendent un hommage évident aux films de Buster Keaton (la référence absolue de Bob Wilson) et à Chaplin (Mackie Messer lui ressemble étrangement!).

Si on ajoute à cela le talent indéniable des acteurs-chanteurs du Berliner Ensemble toujours impressionnants dans les scènes de chœur, on glisse alors avec bonheur vers cette fin heureuse pour Mackie Messer qui s’en sort. Et même s’il nous manque un peu d’ expression de cette satire politique d’une société à deux vitesses, que la création de l’époque mettait en exergue en prenant à parti le public, il n’en demeure pas moins que cet Opéra de quat’sous est une belle réussite née une nouvelle fois de cette fructueuse et magique collaboration du Berliner avec Bob Wilson. On en redemande !

L’Opéra de quat’sous
De Bertolt Brecht et Kurt Weill
Mise en scène, décors, lumières : Robert Wilson
Avec la troupe du Berliner Ensemble / Direction musicale : Hans-Jörn Brandenburg, Stefan Rager / Collaboration à la mise en scène : Ann-Christin Rommen / Costumes : Jacques Reynaud / Dramaturgie : Jutta Ferbers, Anika Bárdos / Lumières : Andreas Fuchs, Ulrich Eh
Jusqu’au 31 octobre 2016
Du mardi au lundi à 20h / Le dimanche à 17h

Théâtre des Champs-Elysées
(En collaboration avec le Théâtre de la Ville)
15 avenue Montaigne Paris 8ème
Métro : Alma Marceau (ligne 9) ou Franklin D. Roosevelt (ligne 1)
Réservations :  01 49 52 50 50 ou sur www.theatrechampselysees.fr
Crédit Photo : MuTphoto / B. Braun

 

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