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ODE Á MÉDINE

« Maman, n’éteins pas la lumière… »

Ode à Médine est un texte qui est inspiré d’un fait divers survenu en 2010 à une jeune fille turque, Médine, enterrée vivante dans le jardin familial par son propre père pour avoir fréquenté des garçons. Inspiré car l’auteure, Sabine Revillet, revisite cet horrible évènement en le replaçant dans un milieu indéfini, quelque part dans un monde fictif et donne la parole à la mère, prénommé Magda, amoureuse obsessionnelle des plantes et qui à travers elles va raconter son drame et celui de sa fille disparue… Un texte cru, vrai, sans concessions qui jaillit des entrailles de cette mère perdue presque déboussolée mais profondément sincère.

Et pour incarner un personnage d’une telle puissance, il fallait une actrice à cette mesure. Maïté Cotton est absolument phénoménale. Elle vous hypnotise en un instant dés qu’elle entre sur scène ; une présence charnelle, animale qui vous interpelle immédiatement. Mais lorsqu’elle commence à parler, c’est encore plus évident : de sa voix cassée et chaude, elle tord et mastique les mots pour leur donner du corps et nous les décoche comme des flèches acérées. Dés lors, impossible d’échapper à son emprise et le personnage de Magda nous apparait comme une sorcière blanche aux pouvoirs mystérieux issus peut-être de ses plantes qu’elle adore, à qui elle donne un nom et qu’elle préfère évidemment à la cruauté des hommes. 

Et lorsque, dans la mise en scène juste et physique de Stéphanie Correia, l’actrice doit se rouler dans la terre ou hurler les paroles d’une chanson, on plonge avec elle sans réfléchir dans cette folie passagère… Simplement parce que Maïté Cotton a cette qualité qui fait les grande actrices : elle ne joue pas, elle est Magda jusqu’aux bout de ses ongles, jusqu’à la racine de ses cheveux sauvages, jusqu’aux larmes au fond de ses yeux.

Cette performance intense et habitée illumine le texte qui nous prend aux tripes et nous emmène jusqu’à l’issue fatale. Les petites filles sont comme les plantes, elles peuvent mourir si on n’en prend pas soin… Nous sommes soufflés par ce voyage émotionnel et traversés par d’intenses sensations lorsque la pièce se termine.
Ode à Médine est un hymne universel et bouleversant sur le désarroi d’une mère. Ne ratez sous aucun prétexte ce diamant brut de poésie. 

Ode à Médine
De Sabine Revillet
Conception et mise en scène : Stéphanie Correia
Avec : Maïté Cotton
Régie : Morgane Toinon Bruegghe / Vidéo : Stéphane Broc

Du 4 au 25 février 2016 : tous les jeudis et vendredis à 21h00
Du 7 mars au 2 mai 2016  : tous les lundis à 21h00
Et aussi les jeudi 21 et vendredi 22 avril à 21h00
(relâche le 25 avril)

Théâtre Darius Milhaud
80 allée Darius Milhaud, Paris 19ème
Métro : Porte de Pantin (ligne 5)
Réservations : 01 42 01 92 26 ou sur www.theatredariusmilhaud.fr
Crédit photo : Julie Peiffer 

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