Tous les articles par Julia Bianchi

MON CŒUR

Courage, luttons !

Inspiré de l’affaire du médiator, ce coupe-faim qui, en fait, était un antidiabétique et qui fut prescrit à des milliers de personnes -en majorité des femmes- afin de perdre du poids, Mon Cœur relate l’histoire de Claire Tabard, dont la vie bascula en avalant ces pilules. Au travers de témoignages recueillis auprès de victimes, Pauline Bureau dessine une histoire sordide et scandaleuse et révèle, le cynisme d’une société haineuse des êtres, prête à sacrifier ses enfants sur l’autel d’un capitalisme galopant.

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4.48 PSYCHOSIS. Rencontre avec HÉLÈNE VIVIES

On l’avait repérée dans Femme de Chambre la première mise en scène de Sarah Capony (Cf : http://www.le-coryphee.com/chambre-a-rome/) dans laquelle elle jouait le rôle d’une prostituée. Depuis, Hélène Viviès n’a pas chômé: enchaînant les rôles sous la direction de François Rancillac (La Place Royale de Corneille), de Pauline Sales (J’ai bien fait ?) ou de Christian Benedetti (La Cerisaie de Tchekhov), la comédienne issue de l’ENSATT impose son talent et sa sensibilité sur la scène théâtrale subventionnée.
En ce début d’année, on la retrouve dans un texte de Sarah Kane 4.48 Psychosis, que monte Christian Benedetti au Théâtre–Studio d’Alfortville. Quasi immobile tout au long du spectacle, dans une scénographie épurée presque aride, Hélène Vivies, avec une précision remarquable et une maestria peu commune, donne à entendre une voix sortie d’outre-tombe, celle de l’auteure anglaise, décédée à l’âge de vingt-huit ans et entrée à jamais dans le Panthéon du théâtre mondial. Désespéré parce que trop lucide, le regard que Sarah Kane porte sur le monde est avant tout le regard qu’elle porte sur elle-même : un monde violent et terrassé dans lequel la seule chose à chercher et à trouver, capable de nous rendre à notre humanité, est l’amour. Hélène Viviès, tout en subtilité, entre violence et douceur, humour et inflexibilité, parvient ici à nous faire sentir le paradoxe d’une parole morbide se révélant, au bout du compte, un long cri de vie, une demande inextinguible d’amour.
Rencontre avec une comédienne passionnée et passionnante.

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UNE CHAMBRE À ROME

Nous nous sommes tant aimés.

Il est des spectacles qu’on aurait aimé avoir écrit, qu’on aurait voulu mettre en scène, qu’on souhaiterait jouer. Une chambre à Rome est de ceux là. Il donne envie. Pour son second projet, Sarah Capony signe un texte et une mise en scène tout en délicatesse, passant au crible des vies ordinaires ; celles de petites gens qui, malgré les blessures et les pierres qui les font trébucher sur leur chemin, continuent à avancer la tête haute. Six personnages hauts en couleurs qui se croisent, se rencontrent, se ratent. Six personnages incarnés par une troupe de comédiens formidables et profondément humains.
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LE MOCHE

« Miroir, Miroir… »

Lette est un ingénieur de grand talent. Lorsqu’il doit présenter l’invention qu’il vient de mettre au point lors d’un congrès, sa hiérarchie lui fait comprendre que ça ne sera pas possible. La raison ? Il est moche. Son visage n’est pas assez « vendeur ». Ce sera son assistant, dont le visage est plus attractif, qui fera la présentation. Qu’à cela ne tienne ! Lette, humilié, décide de ne pas s’avouer vaincu : il va voir un chirurgien plastique et lui demande de lui refaire le visage. Le résultat est spectaculaire.

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LA PETITE CASSEROLE D’ANATOLE

Le huitième jour…

La Compagnie Marizibill vient de poser ses valises au Théâtre Paris–Villette et nous invite à redécouvrir son dernier spectacle La Petite Casserole d’Anatole qu’elle avait présenté dans ce même lieu la saison dernière. Tiré de l’album éponyme d’Isabelle Carrier, le spectacle retrace le parcours d’un petit bonhomme encombré par sa différence et comment il va trouver les moyens de dépasser les difficultés qui l’empêchent de vivre normalement…

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A PIECE OF SHE

A piece of she est un petit bijou ! Conduit par Annika Grill, artiste suédoise installée en France et diplômée des Beaux-Arts, le groupe Annika and the Forest livre un EP de quatre titres aux sonorités électro-pop dans lesquelles on trouve quelques traces de Muse, Portishead, Tori Amos, Kate Bush…Un pouvoir d’évocation déployé à chaque titre, un voyage dans le paradoxe, une oscillation constante entre la terre et le ciel : c’est beau et rare. Attention ! Le risque d’addiction est inévitable.
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SEULAUMONDE

Première pièce de Damien Dutrait, Seulaumonde et une plongée en apnée au cœur de l’humain et du sensible. Une écriture fine, qui s’attarde à déceler l’émotion et qui, paradoxalement, prend en gravité à mesure qu’elle explore les petits riens de la vie. Nelson-Rafael Madell, pour qui ce monologue à trois personnages à été écrit, avance comme un funambule des mots sur la corde raide de ce texte dense qui nous remue par la simplicité des questions qu’il pose, livrant une vérité brute, nue, qui résonne avec celle, intime, de tout-à-chacun.

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TE BEIYO EN CONCERT

Te Beiyo, c’est un voyage exquis au pays des mélodies douces et poétiques. Textes ciselés et compositions raffinées, sont servis par une voix feutrée et précise. Entre Norah Jones, Sade, Ayo et Tracy Chapman, Jehanne Gaucher alias Te Beiyo creuse un sillon très personnel et de plus en plus clair au fil de ses collaborations. Une personnalité chaleureuse, authentique et forte qui révèle un talent incontestable. 
Nous l’avons rencontrée en amont du concert qu’elle donnera le 10 novembre 2016 à la Bellevilloise à Paris. Précipitez-vous pour la découvrir! 

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DAMIEN DUTRAIT NOUS PARLE DE SEULAUMONDE

Monologue pour un comédien et trois personnages, Seulaumonde est la première pièce de Damien Dutrait. L’histoire est celle d’un jeune homme que la mort a fauché dans un accident d’avion. Parti trop tôt, Seulaumonde résiste ; ne veut pas partir. Au moment où il doit vraiment le faire, s’engage un bras de fer entre lui et la mort. Il ne peut s’en aller comme ça en laissant derrière lui son père et sa mère à qui il n’a pas parlé, à qui il n’a pas dit les choses importantes. Et surtout en laissant son amour, là, de l’autre coté de la porte. Seulaumonde est un texte d’une extrême finesse touchant droit au cœur, où l’urgence de rattraper les petits rien de la vie qu’on a laissé filer, nous bouleverse par la justesse de ce que ce bonheur qu’on ne cesse de chercher nous aveugle, tant il est là, sous nos yeux. Damien Dutrait nous parle du processus d’écriture et de création de ce texte qui sera présenté au Théâtre de Belleville à Paris du 6 au 22 novembre prochains.

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ERZULI DAHOMEY, DÉESSE DE L’AMOUR / Nelson-Rafaell Madel / Prix Théâtre13-jeunes metteurs en scène

           Second spectacle présenté au Prix Théâtre 13 –Jeunes metteurs en scène, Erzulhi Dahomey, Déesse de l’amour est un texte de Jean-René Lemoine mis en scène par Nelson-Rafaell Madel.
Ce texte raconte la rencontre de deux femmes que tout oppose : Victoire et Félicité. Chacune vient de perdre un fils. Félicité vient réclamer à Victoire le corps de son fils alors que le fantôme de celui-ci hante la maison de Victoire. Oscillant entre fantastique, humour, absurde et poésie, le texte relate la trajectoire intime et humaine de deux femmes en résonnance avec la grande Histoire.

      Nelson-Rafaell Madel est comédien et metteur en scène. Il est originaire de Martinique et s’est formé auprès de Yoshvani Médina, metteur en scène cubain puis auprès de Claude Buchvald à Paris. Il fonde la compagnie Théâtre des Deux Saisons en 2007 au sein de laquelle il met en scène P’tite Souillure de Koffi Kwahulé en 2013, Nous étions assis sur le rivage du monde, de José Pliya en 2014. Il a été assistant à la mise en scène de Claude Buchvald, Pierre Guillois, Marie Ballet. En tant que comédien, il a joué sous la direction de Yoshvani Médina, Claude Buchvald, Pierre Guillois, Naidra Ayadi, Marie Ballet, Evelyne Torroglosa, Sandrine Brunner, Paul Nguyen, Néry Catineau, Stella Serfaty, Margaux Eskenazi, Damien Dutrait. Il est également membre fondateur du collectif La Palmera.

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