CEUX QUI ERRENT NE SE TROMPENT PAS -

Texte : Kevin KEISS  en collaboration avec Maëlle POESY -
Mise en scène : Maëlle POESY -
Dramaturgie : Kevin KEISS -
Scénographie : Hélène JOURDAN -
Lumière : Jérémie PAPIN -
Son : Samuel FAVART MIKCHA -
Costumes : Camille VALLAT -
Vidéo :  Victor EGEA -

Avec :
Caroline ARROUAS -
Noémie DEVELAY RESSIGUIER -
Marc LAMIGEON -
Roxane PALAZZO -
Cédric SIMON -
Grégoire TACHNAKIAN -

Dans le cadre du 70eme Festival d'Avignon -

Lieu : Théatre Benoît XII -
Ville : Avignon -
Le : 04 07 16 -
Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

CEUX QUI ERRENT NE SE TROMPENT PAS

Jour de vote dans la capitale. Les bureaux restent désespérément vides. L’orage gronde au dehors ; des trombes d’eau s’abattent sur le pays. Panique : comment se fait-il que personne ne vienne voter ?

Personne ne comprend, pas même le ministère à qui on téléphone pour rendre compte de la situation. On invoque le mauvais temps. Puis tout se débloque : la population vient voter massivement. Un raz-de-marée. Mais un raz-de-marée de bulletins blancs. Stupeur. Comment appréhender cette situation inédite ? Le taux d’abstention n’a jamais été aussi faible ; le rejet de la classe politique et gouvernementale jamais aussi prégnant.

« Ceux qui errent ne se trompent pas »  est une pièce dans l’air du temps. Elle s’inscrit dans les mouvements de faille que notre société connaît depuis plus d’un an. En envisageant une situation extrême et jamais connue, elle bouge le curseur et ébranle les positions, en particulier celles des dirigeants politiques. Ainsi, le rapport au pouvoir de chacun est interrogé frontalement. L’histoire se rejoue. C’est l’affrontement des classes ; la mise à mal des privilèges de quelques-uns si les décisions du peuple s’avéraient être souveraines. Les situations deviennent alors grostesques, les personnages de plus en plus caricaturaux tant ils sont confrontés à leur propre médiocrité. On est alors dans la comédie féroce.
Maëlle Poésy ne s’y trompe pas et traite la chose sur le mode burlesque, laissant patauger comme il se doit ses protagonistes, la pluie ne cessant de tomber, envahissant petit à petit le plateau, enfonçant irrémédiablement les acteurs dans une histoire qui leur échappe. Plus on avance dans la farce plus celle-ci prend des accents fantastiques et saugrenus. Ainsi on découvre la promulgation d’ « un état d’inquiétude » en lieu et place « d’un état d’urgence ». Mais un état d’inquiétude pour qui et pour quoi ? Les travers de notre société sont mis en avant comme cette journaliste qui ne rend compte des événements qu’en appuyant sur la corde sensible, mettant de côté toute objectivité, interrogeant en creux la responsabilité des médias par rapport à ce qu’ils véhiculent d’idées ou d’absence d’idées, de manipulation des masses par l’image. Le spectacle devient alors une sorte d’exutoire pour le public qui y assiste. C’est drôle et jubilatoire, inventif et efficace, intelligent et contemporain. Un beau spectacle d’ouverture pour ce Festival d’Avignon 2016.

Avec Caroline Arrouas, Marc Lamigeon, Roxane Palazzotto, Noémie Develay-Ressiguier, Cédric Simon, Grégoire Tachnakian.
Mise en scène : Maëlle Poésy
Texte : Kévin Keiss

Du 6 au 10 juillet 2016 : Festival In d’Avignon
5 novembre 16 : La Piscine , Théâtre Firmin Gémier
8 novembre 16 : Le Rayon vert- St Valéry en Caux
17 au 19 novembre 16 : Théâtre du Gymnase les Bernardines- Marseille
26 novembre 16 : La ferme du Buisson, Noisiel
1 et 2 décembre 16 : Le Granit, Belfort
du 5 au 18 décembre 16 : Théâtre de la Cité Internationale, Paris
10 et 11 janvier 17 : Scène Nationale de Sénart
18 et 19 janvier 17 : Théâtre de Sartrouville
26 janvier 17 : Le Phénix, Valenciennes
31 janvier 17 : Le Rive gauche, St Etienne du Rouvray

Crédit photo: Christophe Reynaud-Delage

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