« Désormais on ne nous verra plus ensemble… » 

Qui ne connait pas l’un des héros de la chanson française, Charles Aznavour et ses chansons éternelles ? Charles, lui, le petit héros de l’histoire, technico-commercial en machines agricoles, les connait par coeur. Et pour cause, ils les chante tous les vendredi soir au karaoké de l’Attitude Club d’Avallon. Il les chante pour son plaisir, pour son public d’habitués mais surtout pour Maryse, la femme de sa vie. Mais voilà Maryse l’a trompé, le trompe et le trompera probablement encore et puis Maryse le quitte… Charles se confie à nous sans détours pour exprimer la passion sans bornes qu’il a pour sa femme aussi puissante que la passion qu’il a de chanter le grand Charles. Il nous dévoile ses angoisses, ses désirs, ses fêlures… 

Vincent Garanger est très touchant dans ce rôle écrit sur mesure par le talentueux Fabrice Melquiot. Il nous happe dès les premières secondes pour nous plonger (comme lui-même plonge la tête dans un aquarium !) dans l’univers pailleté de ce chanteur de province. Par un jeu charnel, physique, entier, il nous surprend à chaque scène, à chaque changement de costumes. Il invoque certains personnages avec des masques et leur donne vie avec une grande poésie.
Oui on est bien là dans de la grande poésie. Il parvient à ne jamais rendre son héros pathétique mais au contraire à nous le faire aimer, à vouloir le voir heureux, le voir retrouver peut-être sa Maryse.

La mise en scène de Melquiot rend parfaitement l’ambiance d’un club de province avec l’évocation des stroboscopes qui vous aveuglent et l’indispensable micro qui permet de naviguer entre le dit et le non-dit, le susurré et le déclamé. Et puis Vincent Garanger sait parfaitement prendre le public à parti comme si nous étions nous-mêmes les habitués survoltés du vendredi soir.

Quand j’étais Charles est un spectacle émouvant qui parle d’amour passionné et de passion assumée, une sorte de « Confessions intimes » sublimé. Un vrai plaisir loin d’être démodé !

Quand j’étais Charles
Texte et mise en scène : Fabrice Melquiot
Avec : Vincent Garanger
Musique et arrangements : Simon Aeschimann | Lumière : Mickaël Pruneau | Sculptures et masques : Judith Dubois, Kristelle Paré | Constructions décors : Les ateliers du Préau | Costumes : Malika Maçon

Jusqu’au 14 février 2016
Du lundi au samedi à 20h30 / Le dimanche à 16h / Relâche le mardi

Théâtre Gérard Philippe
59, boulevard Jules Guesde 93200 Saint-Denis
Transports : Gare de Saint-Denis (Rer D ou ligne H de Gare du Nord) / à 8mn de Basilique St-Denis  Ligne 13) / Navette retour vers Paris gratuite.
Réservations : 01 48 13 70 00 ou www.theatregerardphilipe.com