On ne présente plus Charlotte Valandrey, actrice découverte à l’âge de 16 ans par Dominique Besnehard et qui fit sensation dans des films comme « Rouge baiser », qui tourna auprès de Rchard Berry dans « Taxi boy », avec Tilda Swinton dans « Orlando », ou encore pour Maiwenn dans « Le bal des actrices ». Une actrice emblématique par son parcours de combattante face à la maladie qu’elle décrit parfaitement dans son livre adapté à la télévision, « L’Amour dans le sang ». Après plus de sept ans sans théâtre, elle revient sur les planches aux côtés de Sacha Judaszko, un jeune humoriste talentueux découvert dans l’émission « On ne demande qu’à en rire » qui en plus de jouer son propre seul en scène, « Sacha chauffe la salle », écrit aussi pour d’autres comme le prochain one man show de Sébastien Cauet.

Les voilà tous les deux réunis dans « Mon pote st une femme comme les autres », Charlotte Valandrey dans le rôle de Juilen qui se réveille un beau jour en Julia et Sacha Judaszko en Maxime, son meilleur ami, qui, une fois la surprise passée, va devoir apprendre à connaitre ou reconnaitre son amie et tenter de répondre avec elle à la multitude de questions qu’un changement de sexe peut engendrer ! Sous une mise en scène enlevée et efficace de Luq Hamett, leur complicité évidente sur le plateau du Théâtre d’Edgar provoque les fous rires et ils parviennent avec brio à rendre leurs personnages tendres et touchants. Rencontre avec ces deux acteurs heureux de jouer et qui, les étincelles plein les yeux, nous en disent plus sur cette aventure…

Comment est né ce projet et comment vous êtes vous retrouvé sur scène tous les deux ?
Charlotte Valandrey : « C’est Luq Hamett, le metteur en scène qui m’a appelé, il avait reçu le texte de Anthony Michineau et entendu dire que je voulais refaire du théâtre. Un créneau s’est libéré dans son théâtre, le Théâtre d’Edgar. J’avais envie de faire une comédie pour mon retour sur scène : le texte est intelligent, drôle et c’est aussi une comédie romantique, j’adore ça. C’était une belle occasion. J’ai fais lire le texte à des amis qui riaient tous en le découvrant. On voulait commencer en janvier et il fallait trouver un partenaire ; ce fut la rencontre avec Sacha avec qui je me suis bien entendu.»
Sacha Judaszko : « Moi j’ai passé une audition, j’ai reçu la pièce par Luq, je l’ai lu rapidement et facilement. Je l’ai trouvé bien écrite, j’ai préparé mon audition avec ma vision des choses et ça s’est passé naturellement à la lecture à table. Ça a tout de suite bien collé avec Charlotte. De plus, jouer à deux longtemps, c’était un vrai défi.»
Charlotte Valandrey : « Oui on se soutient l’un l’autre ; quand l’un est moins forme, l’autre est là pour lui donner son énergie (par exemple, ce soir c’est moi qui suis moins bien !). Avec Sacha, c’est simple, on ne s’est pas posé de questions. Ça c’est fait dans la bonne humeur, Sacha est agréable dans le travail. On était sérieux durant le mois de répétition, on savait notre texte, on est allé à l’essentiel. »
Sacha Judaszko : « On arrive à se « supporter » mutuellement avec nos propres caractères et le fait de savoir qu’on avait déjà des dates et un théâtre permettait d’être plus détendu, plus tranquilles… »

Qu’est-ce qui vous a plu dans le travail sur scène, dans les personnages et dans leur évolution dans la pièce ?
Charlotte Valandrey : « Je me suis amélioré en répétant, redécouvert des choses ; j’essaie d’être différente tout le temps pour renouveler le jeu. Je me dis que chaque représentation est toujours une première. J’essaie de faire les choses instinctivement. Ce qui me plait aussi c’était toute l’évolution de la pièce, que Julia débute avec ses attitudes masculines et se découvre femme avec un côté Julien qui reste malgré tout. Je la trouve plutôt lourde dans les premières scènes et puis elle se découvre, elle devient plus touchante. Et comme il faut aussi faire sentir qu’ils sont amis, complices depuis longtemps, il faut penser à rire entre nous et de nous mêmes ! »
Sacha Judaszko : « Moi, au contraire, j’aime bien fixer les choses mais comme Charlotte m’envoie parfois les répliques différemment, je m’adapte ! Ce n’est pas flagrant car le texte est très écrit. Je me trouve une sorte de musicalité du texte et j’essaie quoiqu’il arrive de rester sincère. On m’a toujours dit de ne jamais juger un personnage alors j’ai de l’empathie pour Maxime : je le trouve basique, but de décoffrage, il dit ce qu’il a dire. Et plus j’arrive à être dans sa panique quasi permanente sans tenter de trop la maitriser plus ça marche auprès du public.»
Charlotte Valandrey : « Oui d’ailleurs le public est très moteur, soit il nous donne de l’essence soit du diesel selon sa réaction ! Et encore aujourd’hui, après des mois, on prend toujours du plaisir et on se sent plus à l’aise encore sur scène.»
Sacha Judaszko : « C’est vrai que la réaction du public joue aussi car un public peu réactif c’est plus dur ce qui ne veut pas dire d’ailleurs qu’il ne passe pas un bon moment… »

Et si comme dans la pièce, votre meilleur ami changeait de sexe du jour au lendemain : quelle serait votre réaction ? Et si c’était vous qui vous transformiez ?
Charlotte Valandrey : « Ce serait plutôt pas mal ! Nos amis on les connait bien, leurs défauts, leurs qualités alors même si ma meilleure amie devenait un homme drôle et sexy, pourquoi pas ? Ce serait peut-être même mieux ! J’arrive à m’entendre dire ça au bout de 4 mois de représentations ! Quant à se transformer soi-même, c’est une question que j’ai du mal à me poser : je suis bien en tant que femme et comme c’est tout à fait invraisemblable… »
Sacha Judaszko : « Je pense que ça change évidemment les rapports et si j’apprenais que mon meilleur ami me cachait des choses,, qu‘il serait par exemple amoureux de moi, ce serait plus compliqué. Si je devenais une femme, je serais une femme manipulatrice qui réussit grâce à ses atouts physiques avantageux sans jamais coucher ! »
Charlotte Valandrey: « On est pas sur la même longueur d’ondes ! Moi si j’étais un beau mec musclé, je serais Richard Gere dans Pretty Woman ! »

Enfin, quels sont vos projets à tous les deux ?
Sacha Judaszko : « J’ai mon seul en scène jusqu’en juillet et en tournée. Il y a aussi une pièce que j’ai écrite dans laquelle je joue en alternance Prête moi ta femme et j’ai mis en scène Faites l’amour, pas des gosses. Et j’ai aussi l’écriture de one man shows comme celui de Cauet… »
Charlotte Valandrey : « Il y a notre tournée à partir de septembre à Montreux, Colmar et d’autres dates. Je sors mon cinquième livre le 22 septembre, Bombay, mon amour.  J’adoreras refaire évidemment du cinéma et de la télévision. En étant repassée par les planches, j’y crois car il faut toujours croire en son avenir ! »

Mon pote est une femme comme les autres
Texte : Anthony Michineau
Mise en scène : Luq Hamett
Avec : Charlotte Valandrey (Julien/Julia) et Sacha Judaszko (Maxime) / Décors : Claude Pierson / Construction décors : Les Ateliers Décors / Musique : Christian Germain
Jusqu’au 02 juillet 2016
Du mardi au samedi à 19h ou 21h et le dimanche à 17h30 : pour les horaires fluctuants et les jours de relâches se référer à la rubrique réservation du Théâtre d’Edgar : www.theatre-edgar.com

Théâtre d’Edgar
8, boulevard Edgar Quinet Paris 14ème
Métro : Edgar Quinet (ligne 6) / Montparnasse ou Gaîté (ligne 13) Réservations : 01 42 79 97 97 ou www.theatre-edgar.com
Photo : © THEATRE EDGAR