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2h14, Marie-Line Vergnaux-Prix Théâtre 13/ Jeunes metteurs en scène

Cinquième spectacle présenté au Prix–Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène, 2h14 de David Paquet, mis en scène par Marie-Line Vergnaux retrace l’histoire d’adolescents dont les destins s’entrecroisent et s’entrechoquent au hasard d’un drame qui les unit et nous dépasse.
 Leurs parcours fragmentés sont ponctués par le discours d’une mystérieuse femme et la boucle incessante de la radio étudiante. Ce kaléidoscope cru et poétique culmine en un dénouement abrupt et déchirant où toutes les pièces du puzzle s’assemblent et volent en éclat…à 2h14.

     Titulaire d’une Licence d’Arts du Spectacle, Marie-Line Vergnaux découvre le théâtre au sein de la Compagnie Bacchus à Besançon avec laquelle elle joue pendant plusieurs années L’Opéra de la Lune de Jacques Prévert, mis en scène par Jean Pétrement. En 2004, elle intègre l’école de théâtre Les Enfants Terribles. Elle collaborera avec Maxime Leroux à l’issue de sa formation, d’abord sous sa direction dans Les Sept jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette au Guichet Montparnasse puis en devenant assistante sur sa mise en scène de Facteur Humain de Thierry Janssen à La Folie Théâtre. Parallèlement à sa participation à divers courts-métrages, séries et doublages, elle décide de poursuivre des études au Conservatoire d’art dramatique du 11ème auprès d’Alain Hitier et Philippe Perrussel. Elle y rencontre Irène Favier qui la met en scène dans A la renverse de Michel Vinaver qui se joue à Annecy et à l’ENS de Paris en 2010. En 2012, elles se retrouvent lors de la création de Sainte Jeanne des abattoirs de Brecht, mention spéciale du concours du Théâtre 13. La même année, elle créé, Quelqu’un pour veiller sur moi de Frank McGuinness. Sa seconde mise en scène Eva, Gloria, Léa de Jean-Marie Piemme est présélectionné au 2ème tour du Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène 2013 ainsi qu’au Festival Mises en capsules du Ciné 13. La pièce 2h14 de David Paquet est sa troisième mise en scène.

Pourquoi avoir choisi ce texte ?
Le texte que j’avais travaillé avant qui s’appelle Eva, Gloria, Léa de Jean-Marie Piemme parlait de notre génération. J’avais envie à ce moment là de parler de ma génération, de mettre sur le plateau une troupe jeune qui soit actrice de la société dont elle parle. Dans « 2h14 » les personnages sont un peu les petits frères et les petites sœurs de ceux de Eva, Gloria, Léa. Je trouvais important de parler -surtout cette année- de cette jeunesse parce que cela fait deux ans que j’interviens beaucoup en collèges. J’avais donc envie de parler de ces jeunes et de parler à ces jeunes. Ne pas faire une pièce d’ados. Je voulais parler d’une adolescence qui pouvait s’adresser à tous. Je trouve que David Paquet a écrit une pièce chorale qui ne met pas seulement en scène le mal être des adolescents, mais aussi celui des adultes qui les encadrent, le mal être qu’eux-mêmes peuvent avoir.
Après les événements de novembre, nous nous sommes dit que c’était encore plus nécessaire aujourd’hui de parler de la jeunesse qui cherche un moyen d’exister et de donner du sens à sa vie. Notre réponse par rapport à ce que représente le théâtre, c’est la solidarité, la générosité et l’engagement qu’on va mettre dans ce projet et sur le plateau.

Quel a été le processus de création ?
Les étapes du concours sont assez structurantes. Nous avons travaillé en parallèle le plateau et le texte. C’était important de démarrer très vite le travail de plateau. Pas forcément sur le texte, mais de manière à nourrir le travail de jeu. Il y a un rythme très rapide, les scènes sont très courtes. On passe d’un univers à l’autre très rapidement. Les comédiens jouent plusieurs personnages. J’ai choisi de faire un spectacle sans accessoires, avec les comédiens à vue tout le temps. Il était donc très important qu’ils aient une préparation physique. J’ai donc choisi des comédiens qui avaient un parcours très significatif en mime, clown ou impros. On a fait de grosses séances de travail sur l’improvisation, le mime, masque. C’est un travail qu’on a fait en parallèle du travail à la table où là, on a fait un gros travail de dramaturgie, d’analyse et de documentation notamment avec des films comme Elephant de Gus van Sant, 20 novembre de Lars Noren,…d’œuvres qui s’inspirent du fait divers que l’on traite dans le spectacle. Puis dans un deuxième temps on a mêlé les deux formes d’approches. On a également rencontré des lycéens. C’était important pour moi de les rencontrer, de parler de ces sujets là, de trouver une justesse pour que nous puissions ensuite tester au plateau et que les comédiens se sentent vraiment engagés par rapport à ce qu’ils défendent. Cela demande un engagement physique très fort car c’est à eux de faire exister tout ce qu’il n’y a pas. On est en plateau nu. Il y a juste trois armoires, deux casiers métalliques qu’on a un peu bricolé pour qu’on puisse moduler l’espace différemment selon leur positionnement. Puis on a travaillé sur des éléments de lumières, des sources lumineuses qui sont actionnées par les comédiens sur le plateau. J’aime beaucoup qu’on voit la technique sur le plateau.
Tempête sous un crâne de Jean Bellorini m’a beaucoup touché cette année et j’ai demandé aux comédiens d’aller le voir car il utilisait le système de l’acteur-conteur. Dans 2h14 il y a beaucoup de narration. On raconte vraiment une histoire. Les comédiens deviennent conteurs. Je voulais vraiment mettre en valeur le texte de David Paquet et mes comédiens. Je voulais révéler la troupe et aussi que le dénuement de ces jeunes soit concret sur le plateau par le dénuement des comédiens sur scène. Qu’on ait un peu ce côté « En attendant Godot ». Par ce biais revenir aussi à quelque chose de très essentiel au théâtre : un texte et des comédiens. Le théâtre, ce sont des comédiens qui racontent une histoire.

Qu’est ce que tu attends du concours ?
Ca commence à devenir une histoire de plusieurs années avec le Théâtre 13. J’ai participé en tant que comédienne avant d’avoir l’âge pour présenter le concours en tant que metteur en scène. Je jouais dans Sainte Jeanne des Abattoirs mis en scène par Irène Favier qui a eu la mention spéciale du concours. Grace à notre passage ici, on a joué au théâtre de Fort de France. Ca avait été une expérience de folie pour moi, ainsi que de me rendre compte que le Théâtre 13 permettait à de jeunes compagnies, à de jeunes metteurs en scène de concrétiser leur projets en leur donnant les moyens de travailler dans de bonnes conditions, de pouvoir rencontrer des professionnels tout au long du processus de sélection. On peut alors leur montrer notre travail et aussi créer du lien avec eux. Et puis il y a quelque chose d ‘émouvant pour moi aussi car quand nous avons présenter le concours il y a deux ans, nous étions la même équipe. Nous avons donc évolué ensemble et avancé ensemble. On parle du concours de jeunes metteurs en scène, c’est donc le metteur en scène qu’on met en avant, mais il est bien évident que pour ce qui nous concerne c’est avant tout un travail de troupe. Et c’est cela que j’espère avoir mis en avant et que j’ai envie de mettre à l’honneur. Et puis j’espère que les gens avec qui j’ai créé du lien comme par exemple le Théâtre Gérard Philipe, pourront voir mon travail. Ca fait longtemps que j’en parle et c’est la première fois que j’ai la chance de pouvoir le montrer. J’espère que cela permettra une vie pour ce spectacle et des possibilités de développement pour la troupe. J’ai hâte aussi de voir les lycéens que nous avons rencontrés assister au spectacle, nos copains aussi, les spectateurs du théâtre 13 ; bref j’ai hâte de voir ce public mélangé.

Avec 
Pauline Büttner, 
Ninon Defalvard, 
Grégoire Isvarine, 
Claire Olier, 
Marc Patin, Alexandre Schreiber,
Ludovic Thiévon.

Assistante à la mise en scène : Barbara Chaulet
Lumières : Aleth Depeyre

Mardi 28 et mercredi 29 juin à 20h
1h10 sans entracte

Théâtre 13 –Seine
30 rue du Chevaleret
75013 Paris. M° Bibliothèque –François Mitterrand (Ligne 14)

Réservation : 01 45 88 62 22
http://www.theatre13.com

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