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LES PROMÉTHÉENS, MATTHIEU HORNUSS – PRIX THÉÂTRE 13 / JEUNES METTEURS EN SCÈNE

Et voilà le Prix Théâtre 13 / Jeune metteurs en scène déjà bien entamé avec les spectacles de deux metteurs en scène radicalement différents. C’est au tour de Matthieu Hornuss de présenter son travail avec le spectacle Les Prométhéens. Matthieu Hornuss est comédien de formation. Après avoir fait ses armes aux Ateliers Sudden, il joue notamment sous la direction de Raymond Acquaviva ou encore de Quentin Defalt avec Les Vibrants un très beau spectacle qui a triomphé en Avignon. Co-fondateur de La Compagnie des Barriques en 2010, il décide de se lancer dans l’écriture d’un texte inspiré par un livre que lui a prêté un ami. Il invente alors une « aventure électrique et illuminée » autour de l’histoire de Gabrielle, une jeune femme qui entame un voyage initiatique suivant la trace de ses parents disparus. Une épopée qui la mènera à la rencontre d’un illustre personnage, Nicolas Tesla, inventeur du courant alternatif et du moteur électrique, oublié de l’Histoire au profit d’autres ingénieurs comme Edison, son contemporain. Les Prométhéens est une réelle fiction étayée de faits historiques et qui aura la chance de continuer sa vie en Avignon Off 2016. Là aussi, pour Matthieu Hornuss, c’est un premier texte et une première mise en scène. Rencontre.

Comment est née l’idée de ce texte et comment s’est passé le processus d’écriture ?
Matthieu Hornuss
« Je voulais écrire depuis longtemps. Pendant quelques mois j’ai couché des mots sur un papier et puis un ami m’a offert un livre qui s’appelle « L’encyclopédie du savoir relatif et absolu » de Bernard Werber constitué de petites histoires étonnantes. Il y en avait une qui parlait de Nicolas Tesla, ça m’a inspiré. Ce personnage est un génie avec un destin tragique et puis il s’inscrivait totalement dans l’ angle que j’ai travaillé celui de l’héritage, de la transmission. Sommes-nous le produit d’un héritage ou peut-on se construire par soi-même ? Et ce que nous allons laisser après notre mort va t-il nous définir ? Personnellement, pendant longtemps, je ne me suis jamais intéressé à l’histoire de ma famille mais une fois ma pièce écrite en partie, ça m’a questionné énormément. Seulement, j’attends encore mes réponses ! J’ai construis l’histoire un peu comme on construit les théories du complots en comblant les trous ou les flous dans la vie de Tesla, les gens qui l’auraient pu rencontré tout en lui rendant hommage en racontant aussi ce qui l’a réellement inventé et que d’autres lui ont volé nous privant de son héritage. J’ai écris toute la pièce en 15 jours environ puis il a fallu faire mûrir le texte en composant l’équipe entre autres. Un an après cette parenthèse de 15 jours, je me suis posé la question de ce que je voulais vraiment raconter et j’ai suivi un précepte : les 22 règles de Pixar pour réussir une histoire ! L’une de ses règles dit « Écrivez. Une fois que vous aurez fini d’écrire, vous saurez de quoi vous voulez parler. Maintenant, réécrivez ! ». Je ne me suis rien interdit en m’inspirant du travail de Michalik. On peut vraiment tout raconter et j’ai rêvé d’une grande aventure à la Da Vinci Code. »

Comment s’est passé le passage du texte au plateau ?
M. H : « Quand j’ai commencé à écrire la pièce, j’avais déjà l’idée de la mettre en scène. J’ai pensé aux entrées, aux sorties, aux changements de costumes rapides car il y a une vingtaine de personnages ! Je l’ai écrite de manière cinématographique, une petite difficulté car il y a d’une part des personnages avec des accents comme des iraniens et d’autre part des flashbacks et des scènes courtes qui débutent parfois au milieu d’une action. D’où un travail assez long avec les comédiens qui, eux, dans leur vision et leur interprétation des personnages m’ont aussi beaucoup aidé à faire bouger les choses et ont amené l’émotion. Concernant le décor, j’ai repensé à la pièce Les Vibrants et l’utilisation dampoules qui dessinaient certains endroits et donnaient une certaine ambiance. J’ai développé alors une idée de mur d’ampoules. C’est le seul décor du spectacle auquel il faut ajouter deux chaises : c’est tout ! Je voulais vraiment mettre le comédien au centre et ne pas multiplier les éléments de décor. L’important c’est le jeu et l’histoire ou comment six comédiens vont pouvoir la raconter le mieux possible. Raconter des histoires, ça existe depuis la nuit des temps ! Je pense qu’ils sont prêts, c’est à eux de jouer ! »

Que représente pour vous le Prix Théâtre 13 ?
M.H : « Ce prix a été créé pour permettre un pont entre un jeune qui débute dans la mise en scène et des professionnels du spectacles, décisionnaires, susceptibles de l’aider par la suite. C’est un vrai tremplin qui permet de montrer son travail. C’est aussi un événement très bien cadré avec plusieurs tours de sélections, de la lecture à la maquette et cette dernière étape des répétitions dans une très belle salle à disposition. Ça amène à une vraie première en public au lieu de traîner des mois de répétitions derrière soi ! C’est évidemment la possibilité aussi de jouer à la rentrée toujours dans ce beau théâtre. Mais mon but, quoiqu’il en soit, est d’amener ce spectacle le plus loin possible.»

Les Prométhéens
De et mis en scène par Matthieu Hornuss
Avec : Benjamin Brenière, Samuel Glaumé, Ludovic Laroche, Didier Niverd, Ariane Mourier et Sandra Parra / Musique : Christophe Charrier / Création Sonore : Ludovic Champagne / Création Lumière : Jean-Yves Perruchon / Costumes Marion : Rebmann
Mardi 21 juin et Mercredi 22 juin 2016 à 20h

Théâtre 13 / Seine
30, rue du Chevaleret 75013 Paris
Métro : Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14)
Réservations : 01 45 88 62 22 ou sur www.theatre13.com

Le spectacle sera repris au Festival Off d’Avignon 2016 au Théâtre des Béliers Avignon, tous les jours du 7 au 30 Juillet 2016 à 15h50.
www.compagniedesbarriques.com

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