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JEUX D’ENFANTS, DOROTHÉE DEBLATON – PRIX THÉÂTRE 13 / JEUNES METTEURS EN SCÈNE

Et voilà l’ultime spectacle présenté dans le cadre du Prix / Jeunes metteurs en scène au Théâtre 13, Jeux d’enfants mis en scène par la jeune et pétillante Dorothée Deblaton. Là encore c’est une première mise en scène pour la comédienne de formation, passée par le Cours Florent mais surtout par l’Ecole d’Eva Saint Paul grâce à qui elle va prendre conscience de ce  qu’est l’ensemble d’un spectacle. 
Elle y rencontre des camarades avec qui elle jouera et s’essaiera à la co-mise en scène au sein de la compagnie Boss’kapok. Après avoir tourné au cinéma auprès de Jean-Paul Belmondo ou encore de Hafsia Herzi, elle continue sa carrière de comédienne auprès du metteur en scène Ulysse di Gregorio et crée sa propre compagnie en 2015, La Petite République. Avec Jeux d’enfants, elle choisit de monter une pièce de l’auteur américain Robert Marasco écrite en 1970, sorte de « thriller paranoïaque », qui nous plonge dans l’univers d’une école catholique pour garçons où règne une atmosphère étrange. Professeurs et élèves vont s’y confronter alors… Rencontre avec une jeune metteure en scène pleine de charme qui a traduit elle-même le texte original.  

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce texte de Robert Marasco ?
Dorothée Deblaton :
« D’abord, j’ai découvert la version française de 1970, c’est celle que j’ai proposée au premier tour de sélection mais  une nouvelle traduction s’est imposée très vite suite aux critiques du jury. Effectivement, en achetant la version originale américaine beaucoup plus trash et plus intéressante à monter, je me suis rendue compte que cette première traduction paraissait trop propre et trop lisse. J’ai donc tout retraduit moi-même en faisant une sorte de mix entre le texte américain et la première traduction. J’ai respecté évidemment l’histoire et l’écriture de Marasco.
C’est une pièce très noire avec des thèmes comme la manipulation, la violence sournoise, les faux-semblants et j’ai vécu ça dans mon enfance. Donc, ce texte m’a personnellement percuté. Au départ j’ai voulu monté un Feydeau ou quelque chose de drôle et puis un ami m’a passé la pièce et ça m’a tellement touché, malgré l’aspect vieillot, que je l’ai choisie. Et pour la mise en scène, ce qui m’a plu c’est cette dualité professeurs / élèves. Des élèves qui ne parlent pas beaucoup mais qui sont omniprésents : il y avait donc beaucoup à faire avec eux. »

Comment s’est passé le passage du texte au plateau ?
D.D :
« En fait grâce au concours et à ses différentes étapes, les choses se construisent au fur et à mesure, on a le temps de revenir en arrière si besoin, d’avoir différentes visions et réflexions. Pour amener le texte au plateau, il y a eu bien sûr la rencontre et la confrontation avec les acteurs, tous différents, de tous âges et qu’il a fallu prendre différemment : celui qu’il faut rassurer, celui qui vous pousse à faire vos preuves, celui qui vous appelle tout le temps ! Et j’ai essayé, dans la direction d’acteur, d’enrichir au maximum les personnages comme ceux des prêtres en amenant les acteurs à les définir précisément, à l’aide  de questions entre autres, pour qu’au final  le public y croie réellement. Pour les élèves, c‘était différent, ça passe par beaucoup d’improvisations car ils ont peu de texte ; il fallait être clair sur leur présence et leur fonction, qui est qui par rapport à l’autre, avec cette part de mystère, de fantastique dans leur rébellion… Par rapport au décor, c’était difficile car dans l’écriture tout se passe dans la salle des profs, c’est très descriptif avec des escaliers, des étages… Du coup, j’ai voulu rendre les choses plus mobiles : pas trop de décor hormis quelques mobiliers mouvants. Tout est peint en gris et ce qui ressort c’est surtout l’acteur avec ses accessoires et son costume qui vit aussi. Et puis dans cette mise en scène, ce qui est jubilatoire, c’est la liberté de faire des élèves un peu ce que je voulais, d’inventer presque sans limites ! »

Que pourrait vous apporter ce Prix jeunes metteurs en scène ?
D.D : « J’avais l’habitude d’aller voir des spectacles lors de cet événement, j’ai souvent eu des amis qui y jouaient. Je trouvais cette scène géniale et me suis donc décidé. Ce concours met des échéances et des objectifs, on n’est pas livré à soi-même et j’ai pris chaque tour très au sérieux. Avoir l’avis du jury après le deuxième tour est enrichissant aussi. C’est une opportunité extraordinaire d’avoir à la fois ce cadre et de pouvoir aussi mettre à nu son travail devant les professionnels et le public. »

Jeux d’enfants
De Robert Marasco
Mise en scène : Dorothée Deblaton  
Avec : Jérôme Keen, Philippe Catoire, Jonas Bloquet, Sébastien Martin, Jean-Philippe Mas, René Hernandez, Charles Perinel, Nicolas Gy-Guigou, Tanguy Mendrisse, William Chenel, Thimothé Boeda Binant  / Traduction et adaptation : Dorothée Deblaton /   Assistant à la mise en scène : Nicolas Gy-Guigou / Scénographie : Lelia Demoisy / Costumes : Hélène Foin-Coffe / Création sonore : Nicolas Signat / Production : La Petite République
Vendredi 1er et samedi 2 juillet 2016 à 20h

Théâtre 13 / Seine
30, rue du Chevaleret 75013 Paris
Métro : Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14)
Réservations : 01 45 88 62 22 ou sur www.theatre13.com
Crédit Photo : Christine Ledroit-Perrin

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