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TE BEIYO EN CONCERT

Te Beiyo, c’est un voyage exquis au pays des mélodies douces et poétiques. Textes ciselés et compositions raffinées, sont servis par une voix feutrée et précise. Entre Norah Jones, Sade, Ayo et Tracy Chapman, Jehanne Gaucher alias Te Beiyo creuse un sillon très personnel et de plus en plus clair au fil de ses collaborations. Une personnalité chaleureuse, authentique et forte qui révèle un talent incontestable. 
Nous l’avons rencontrée en amont du concert qu’elle donnera le 10 novembre 2016 à la Bellevilloise à Paris. Précipitez-vous pour la découvrir! 

Quel est ton parcours ?
J’ai commencé par les arts déco de Strasbourg. J’ai découvert la scénographie. J’ai adoré ça car c’était la possibilité d’exprimer des tas de choses sur scène. Je suis sortie des arts déco en étant scénographe diplômée avec les félicitations du jury à l’unanimité. Ca m’a amenée vers le théâtre. Je suis arrivée à Paris où j’ai répondu à une annonce : on recherchait une assistante à la mise en scène. Je suis donc devenue assistante à la mise en scène dans une compagnie. Ca a duré deux ans et demi. Parallèlement je me formais en tant que comédienne à l’université de Paris 8. J’ai participé à quelques projets; je suis partie en Martinique. Mais à un moment donné, la musique m’a manqué. En fait, du point de vue de la musique, j’ai commencé à quatorze ans. Je prenais des cours de chant lyrique. Il se trouve qu’à la fin de mon année de cours de chant, j’ai fait une audition catastrophique : ma voix n’est pas sortie. J’étais trop impressionnée. Trop de trac. Ma prof de l’époque est partie l’année suivante et donc, comme j’avais raté mon audition, je me suis dit que je ne chanterai plus. Pendant plusieurs années, je n’ai plus chanté. Je n’osais plus. C’est vers l’âge de vingt-trois ans que j’ai commencé à reprendre des cours. Je faisais ça à côté des arts déco. Le vrai déclic s’est fait quand je suis arrivée à Paris. A ce moment là, je suis logée chez un oncle qui, avant d’être kiné, avait été roadies. Un vrai passionné de guitare. Il en a plein chez lui. Et puis, je ne sais pas pourquoi, un soir je me retrouve à lui chanter du Tracy Chapman. Il m’accompagne à la guitare et, de fils en aiguilles, je lui demande tel ou tel accord. Il a fini par me prêter une guitare et m’a donné des cours de loin en loin pendant trois ans. Très vite je me suis retrouvée à faire des compos. Voilà, je faisais un peu de guitare chez moi, à coté de mon activité de Théâtre, mais sans jamais croire qu’un jour j’allais vraiment m’y mettre. C’est après le spectacle qu’on a joué en Martinique que je me suis dit que la musique me manquait trop. Comédienne, ça me plaisait à moitié. En fait j’avais envie de porter mes textes. J’ai donc décidé de me lancer. J’ai fait l’ATLA (ndlr : Ecole de musiques actuelles à Paris) puis j’ai rencontré un guitariste lors d’une collaboration avec le groupe La crevette d’acier. C’est ce guitariste qui m’a poussé à développer mes compositions. On a travaillé un an ensemble. Puis j’ai commencé à faire des auditions et là, j’ai rencontré un autre guitariste, Alex Verbiese, avec qui je travaille toujours et ce depuis fin 2013.

Pourquoi avoir choisi le nom Te Beiyo ?
Ce sont les initiales de la phrase anglaise « The balance is one ». C’est une phrase que m’avait dite un ami il y a une vingtaine d’années et ça m’est revenu au moment où je recherchais mon nouveau nom de  scène (ndlr: avant Te Beiyo, Jehanne jouait sous le nom de )  J’aimais bien la phrase mais c’était une phrase anglaise et je n’avais pas envie d’un nom anglais et puis, c’était trop long. Je ne sais plus comment est venue l’idée de prendre les initiales mais, pour le coup, ça sonnait très bien et ça sonnait même créole. Ma mère, qui est martiniquaise, elle-même, pensait que c’était du créole. Ce qui est drôle aussi, c’est que ça ressemble beaucoup à « Te Beijo », qui veut dire « je t’embrasse » en portugais-brésilien. C’est sympa, non ? Je suis contente d’avoir un nom comme ça et qui me porte. Je trouve que ça donne du sens au projet. C’est comme si j’avais une valeur à défendre dans ma démarche artistique qui me donne une direction de travail. Ca a été comme mettre à l’extérieur de moi quelque chose qui était en moi, qui continue de me guider et qui renforce un regard sur la vie, une envie d’avoir une certaine place, une certaine fonction ; une envie d’apporter quelque chose. Les choses se sont renforcées à partir du moment où j’ai choisi ce nom. J’ai plus d’exigences par rapport aux thématiques que je veux aborder et par rapport à mon positionnement en tant qu’artiste. C’est à partir de là aussi que j’ai composé en espagnol parce que j’ai eu envie de porter d’autres langues et en quelques sortes, par l’espagnol, d’honorer la sonorité « tropicale » du nom.

Comment définirais-tu ta musique ? On sent les influences de Tracy Chapman, Ayo, Norah Jones…
Ah oui ! Très clairement ! Tracy Chapman c’est ma maman ! Et Norah Jones et Ayo ce sont des grandes sœurs !

Cependant, même si on sent ces influences, ta musique n’en est pas moins originale. C’est ça qui est beau : on croit que tu vas nous emmener vers des endroits qu’on connaît déjà et puis, non. Pas du tout. Tu bifurques très vite. Tu brouilles les pistes…
Merci. En fait, j’avais très peur de cela. Je me demandais tout le temps : « Mais est-ce que ce que je fais est original ?  Est-ce que c’est identifiable ? » Je pense que je ne peux pas répondre à cette question. Ce n’est pas à moi de le dire. Mais si on veut définir la musique que je fais, il y a effectivement ces influences là et j’ajouterai aussi Piers Faccini. C’est un artiste que j’aime beaucoup. Et puis, comme je vais voir beaucoup plus de concerts, je commence aussi à affiner mon point de vue et à affirmer ma musique. Je m’aperçois que je me suis affirmée dans un style « musique acoustique » qui n’est pas dans les codes classiques de musique pop, ni dans ceux de la musique folk. C’est un petit mélange. Je pourrai presque être dans les codes world. Le traitement musical des compos est sobre. J’aime assez le côté bricolé à trois (ndlr : Te Beiyo tourne en solo et en trio). J’aime assez le défi d’essayer de faire sonner quelque chose avec peu de choses ; d’avoir ce travail à faire qui est de se dire que chaque note est importante et que ça ne doit pas être noyé par plein d’instruments. J’ai besoin de silence dans la musique. Quand c’est trop rempli, ça m’insupporte. Je ne sais pas où mettre mon oreille.

Qu’est ce qui t’inspire ? Quels sont les thèmes qui te touchent? 
Ah !!!…Je crois que pour une fois, je vais pouvoir répondre à cette question. Ma source d’inspiration principale est que, dans ce monde où l’on veut nous faire croire que tout va mal, où on est saturé de mauvaises nouvelles, j’ai envie de toutes mes forces  d’ essayer d’inverser la tendance. Je me bats pour ça. Je crois que ma musique est une concentration de joie et de tristesse. J’essaie d’aller dans le sens de ce que fait Césaria Evora, sans du tout me comparer à elle parce que je suis bien bien en dessous de ce qu’elle fait. Mais ce que je reconnais dans sa musique est ce que je recherche dans la mienne. C’est-à-dire qu’elle arrive à te faire danser sur quelque chose de super triste. Elle arrive à te mouvoir ; elle transcende la tristesse en joie. J’adorerai pouvoir faire ça. C’est ma recherche. J’ai envie, dans tous les récits que je fais, de transcender vers la joie et le positif … et vers la nature aussi. Parce que tous mes textes en français ont pour thème la nature : Comme les nuages, A la lune, Sous l’orage, Alors que le jour se lève

Dans les titres en français, il y a quelque chose qui se décale par rapport aux titres en anglais, notamment dans le style, les placements, le positionnement vocal. C’est très beau et ça accentue le côté poétique de ta musique.
Mais ça m’a donné des sueurs froides cette histoire là ! Je me suis demandé si je devais passer complètement au français. C’est terrible et étrange ça.
Je me dis qu’à force de mélanger et de brouiller les pistes, je vais peut-être arriver à trouver une homogénéité au projet. Parfois j’ai peur que les morceaux en anglais et en français soient très très différent et que ça perde les gens mais les retours que j’ai de la part du public sont positifs quelle que soit la langue utilisée. Au début, comme j’ai commencé en anglais, les gens me demandaient pourquoi je ne chantais pas en français. Ca m’énervait. Alors j’avais un argument massue : je leur disais que j’avais des origines créoles et que donc j’avais le droit de faire ce que je voulais parce que le créole, c’est un mélange d’anglais, d’espagnol et de français. Voilà !

Est-ce qu’il y aura bientôt un EP ?
Ah et bien oui ! C’est prévu ! Normalement en 2017. Mais je voulais faire d’abord un certain nombre de live avant d’enregistrer. Pour le moment la priorité, c’est le live.

Et pour le concert à la Bellevilloise, comment imagines-tu le set ?Pour le concert à la Bellevilloise, on entre en résidence dès demain pour répéter. J’ai envie de mettre un maximum de mes chansons en français. J’en ai cinq en tout pour le moment mais sans compter deux nouvelles. Sur quinze morceaux en tout. Ca va finir par s’équilibrer tout ça ! Mais peut-être qu’en répèt, il y en aura un qui filera ou bien un tout neuf qui viendra. Le set fera environ une heure et nous serons en trio. Vincent Sauve sera à la batterie, Alex Verbiese à guitare électrique et moi à la  guitare folk.

Liens:
https://soundcloud.com/tebeiyo
http://tebeiyo.com
http://www.facebook.com/tebeiyo

TE BEIYO  en concert 
Le 10 novembre 2016 à 20h ( Trio) – Entrée lire.
à
La Bellevilloise
19,21 rue Boyer
75020 Paris. M° Gambetta ou Ménilmontant

Réservation: resa@labellevilloise.com ou sur
http://www.labellevilloise.com

Le 17 novembre 2016 à 19h30 ( Solo)-  Tremplin spirit up!
au
Hangar
5 rue  Raspail
Ivry sur Seine. M° Mairie d’Ivry

Réservation: 01 72 04 64 25
http://www.lehangar94.fr

le 11 mars 2017  à 20h en première partie de Jehro
au
Théâtre Rutebeuf de Clichy
18 allée Léon Gambetta
92110 Clichy
Réservation: 01 45 15 98 50 /51 

16 mars 2017: Carte blanche- La Fabrik à projet. centre anim’ Paris. Solo

28 mars 2017: Scène du Canal. Trio
116 quai de Jemmapes 75010 Paris.
Réservations: 01 48 03 33 22

29 avril 2017: 1ère partie de Tété et Leroy ( Saïan Super Crew). Solo
Odéon de Tremblay. 

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