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LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD

Jusqu’au 21 octobre se joue au Théâtre de l’Aquarium à Paris, Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, mis en scène par Benoit Lambert. Une pièce à laquelle le metteur en scène, tout en respectant les codes du théâtre classique, fait transparaitre une modernité revigorante et à laquelle, le choix de confier la partition à de jeunes comédiens, n’est pas étranger.

Dorante doit épouser Silvia. Celle-ci, accompagnée de sa femme de chambre Lisette, ne l’entend pas ainsi et préfère tester son futur mari avant de l’épouser. Pour cela elle met au point un stratagème qu’elle confie à son père Orgon : que Lisette et elle échangent leur place. Que la servante devienne maîtresse et la maîtresse, servante. Ainsi elle pourra observer son prétendant tout à loisir et voir s’il est sincère et aimable. Le problème, c’est que Dorante, de son côté, fait la même chose avec son valet Arlequin. Orgon est instruit de l’affaire par le père de Dorante. Il n’en dit rien à sa fille mais prévient le frère de celle-ci de l’intrigue.  Voici donc nos deux compères témoins d’une situation bien singulière, tels des laborantins étudiant au microscope les comportements de petites souris.

Le plateau présente une scénographie à la fois riche et épurée. A jardin, un coin de nature et à cour, une sorte de musée d’histoire naturelle au mobilier ancien où l’on trouve toutes sortes d’animaux empaillés au milieu de bocaux, tubes à essai… Une sorte d’avant–après ou d’un nouveau monde côtoyant un ancien. Deux entités qui s’affrontent aussi : celui de la bourgeoisie à celle des petites gens. C’est à la fois classique et très moderne. Un peu kitch aussi.
Benoit Lambert dirige ses comédiens de main de maître et ouvre ainsi le sens du texte. Nous ne sommes plus seulement dans une comédie légère et virtuose où les masques révèlent les caractères. S’il y a, à ce petit jeu de cache-cache, un regard posé sur la hiérarchie des classes sociales,  il se révèle surtout un drame dans le dedans de la comédie : l’impossibilité pour les valets de s’extraire de leur condition. Ils deviendront les jouets et la risée de leurs maîtres, ignorant tout de la mascarade et croyant pouvoir réaliser leur rêve : celui de se marier à une personne de plus noble condition et ainsi de sortir de la leur. Les masques tombent forcément. Les espoirs seront déçus. A défaut de réaliser ses rêves, on se contente d’une réalité teintée d’humour et d’amour.
La mise en scène de Benoit Lambert s’avère parfaitement maîtrisée et fort réjouissante. On passe un moment exquis à (re)découvrir une langue brillante et malicieuse qui fait rire autant que réfléchir. Un vrai et beau moment de théâtre.

Le jeu de l’amour et du Hasard de Marivaux
Mise en scène : Benoit Lambert
Avec : Robert Angebaud, Rosalie Comby , Etienne Grebot, Edith Mailaender, Malo Martin, Antoine Vincenot
Scénographie et lumière : Antoine Franchet
Son : Jean-Marc Bezou
Coiffures et maquillage : Marion Bidaud
Crédit photo: Vincent Arbelet. 

Du 26 septembre au 21 octobre 2018
Du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h.

Théâtre de l’Aquarium
Cartoucherie de Vincennes
Route du Champ de Manœuvres
75012 Paris
M° Château de Vincennes  puis Bus 112 ou navette Cartoucherie

Réservation : 01 43 74 99 61

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