Depuis le mois de septembre, le théâtre de Belleville accueille le nouveau spectacle de Nicolas Kerszenbaum « Swann s’inclina poliment » d’après « Un amour de Swann » de Marcel Proust. Dans cette adaptation le metteur en scène a choisi de mettre en exergue l’histoire d’amour d’Odette -une petite courtisane de salons- et de Swann, un riche homme d’affaire. Au travers de cette romance, c’est tout un portrait de la bourgeoisie de la belle époque qui est passé au crible ; une bourgeoisie qui veut sa part du gâteau et est prête à tout pour cela. Servi par trois comédiens magnifiques et comme toujours parfaitement dirigés, le spectacle nous invite à une réflexion sur notre époque, le tout sur fond d’une musique pop aux accents parfois eightie’s.
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JAZ
Alexandre Zeff met en scène le beau texte de Koffi Kwahulé à la Chapelle du Verbe Incarné. Celui-ci parle d’un sujet délicat : le viol, mais surtout d’un parcours de résilience, celui de la femme –Jaz- victime de ce crime. Pour incarner ce personnage, le metteur en scène a choisi une comédienne lumineuse avec une palette de jeu considérable et un talent certain pour le chant : Ludmilla Dabo.
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A 90 DEGRÉS
C’est le soliloque d’une femme, celui d’une chute lente, que Frédérique Keddari-Devisme a écrit et mis en scène aux Théâtre des Halles à Avignon. Une femme (formidable Elisabeth Mazev), en proie l’alcoolisme, raconte son mal de vivre, son inadaptation au monde. Un spectacle à voir pour la performance de l’actrice, un sujet peu abordé au théâtre notamment du point de vue féminin et la découverte d’une auteure.
DEFAITE DES MAITRES ET POSSESSEURS
En adaptant le roman de Vincent Message – Prix Orange du Livre 2016- Nicolas Kerszenbaum livre un spectacle puissant sur notre condition d’être au monde. Cette fable futuriste qui, au premier abord, raconte une histoire d’amour poignante trace les lignes d’un plaidoyer pour l’humanité et le vivre ensemble. Servi par deux comédiens époustouflants d’intensité retenue, Défaite des Maîtres et possesseurs est un des plus beaux spectacles de ce festival 2017.
DEPUIS L’AUBE (ODE AU CLITORIS)
S’il y a eu Les monologues du vagin de Eve Ensler, on comptera désormais Depuis l’aube (Ode au clitoris), un spectacle d’environ une heure qui décrit, décrypte -souvent avec humour, parfois avec gravité- cet endroit de l’anatomie féminine très méconnu, sujet à fantasmes et trop souvent maltraité : le clitoris.
UN ETE A LA LOGE
C’est l’été au Théâtre de la Loge ! Et pour ouvrir le bal, deux événements cette semaine. Le premier fut le concert d’Annika and the Forest, que nous avions interviewée en avril dernier à l’occasion de la sortie de son nouvel album She. Le second intitulé « Rien en s’oppose à la nuit » ouvrait le festival Summer of Loge. Cette soirée, organisée par Mélissa Phulpin et Candy Nguyen, est un rendez-vous qui a lieu tous les deux mois au Théâtre de la Loge à Paris. L’idée est de proposer au public une rencontre mêlant musique, création artistique et gastronomie.
Ces deux temps ont mis en lumière des artistes féminines et ont montré combien la scène musicale indépendante est créative et talentueuse.
MON CŒUR
Courage, luttons !
Inspiré de l’affaire du médiator, ce coupe-faim qui, en fait, était un antidiabétique et qui fut prescrit à des milliers de personnes -en majorité des femmes- afin de perdre du poids, Mon Cœur relate l’histoire de Claire Tabard, dont la vie bascula en avalant ces pilules. Au travers de témoignages recueillis auprès de victimes, Pauline Bureau dessine une histoire sordide et scandaleuse et révèle, le cynisme d’une société haineuse des êtres, prête à sacrifier ses enfants sur l’autel d’un capitalisme galopant.
4.48 PSYCHOSIS. Rencontre avec HÉLÈNE VIVIES
On l’avait repérée dans Femme de Chambre la première mise en scène de Sarah Capony (Cf : http://www.le-coryphee.com/chambre-a-rome/) dans laquelle elle jouait le rôle d’une prostituée. Depuis, Hélène Viviès n’a pas chômé: enchaînant les rôles sous la direction de François Rancillac (La Place Royale de Corneille), de Pauline Sales (J’ai bien fait ?) ou de Christian Benedetti (La Cerisaie de Tchekhov), la comédienne issue de l’ENSATT impose son talent et sa sensibilité sur la scène théâtrale subventionnée.
En ce début d’année, on la retrouve dans un texte de Sarah Kane 4.48 Psychosis, que monte Christian Benedetti au Théâtre–Studio d’Alfortville. Quasi immobile tout au long du spectacle, dans une scénographie épurée presque aride, Hélène Vivies, avec une précision remarquable et une maestria peu commune, donne à entendre une voix sortie d’outre-tombe, celle de l’auteure anglaise, décédée à l’âge de vingt-huit ans et entrée à jamais dans le Panthéon du théâtre mondial. Désespéré parce que trop lucide, le regard que Sarah Kane porte sur le monde est avant tout le regard qu’elle porte sur elle-même : un monde violent et terrassé dans lequel la seule chose à chercher et à trouver, capable de nous rendre à notre humanité, est l’amour. Hélène Viviès, tout en subtilité, entre violence et douceur, humour et inflexibilité, parvient ici à nous faire sentir le paradoxe d’une parole morbide se révélant, au bout du compte, un long cri de vie, une demande inextinguible d’amour.
Rencontre avec une comédienne passionnée et passionnante.
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UNE CHAMBRE À ROME
Nous nous sommes tant aimés.
Il est des spectacles qu’on aurait aimé avoir écrit, qu’on aurait voulu mettre en scène, qu’on souhaiterait jouer. Une chambre à Rome est de ceux là. Il donne envie. Pour son second projet, Sarah Capony signe un texte et une mise en scène tout en délicatesse, passant au crible des vies ordinaires ; celles de petites gens qui, malgré les blessures et les pierres qui les font trébucher sur leur chemin, continuent à avancer la tête haute. Six personnages hauts en couleurs qui se croisent, se rencontrent, se ratent. Six personnages incarnés par une troupe de comédiens formidables et profondément humains.
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LE MOCHE
« Miroir, Miroir… »
Lette est un ingénieur de grand talent. Lorsqu’il doit présenter l’invention qu’il vient de mettre au point lors d’un congrès, sa hiérarchie lui fait comprendre que ça ne sera pas possible. La raison ? Il est moche. Son visage n’est pas assez « vendeur ». Ce sera son assistant, dont le visage est plus attractif, qui fera la présentation. Qu’à cela ne tienne ! Lette, humilié, décide de ne pas s’avouer vaincu : il va voir un chirurgien plastique et lui demande de lui refaire le visage. Le résultat est spectaculaire.